Bien qu’il y ait de nombreuses personnes dans notre coin du Canada qui ont fait preuve
d’une grande détermination et de persévérance pour s’affranchir d’un passé de
servitude et d’oppression, pour de nombreuses personnes d'origine africaine au
Canada aujourd'hui, l’espoir de la vraie liberté demeure inassouvi. La vie des Noirs
compte, nos voix comptent. C’est pour cela que nous souhaitons consacrer la dernière
section de cette exposition sur les histoires communautaires à l’écoute des paroles des
descendants des colons noirs de Fredericton. La route a été longue…
Jennifer Dow :
Pour les gens de la communauté noire, je sais que c’est épuisant (la lutte). Je sais que
vous êtes exténués (de toujours devoir vous expliquer), mais j’espère que le combat ne
s’arrêtera pas tant que nos voix ne seront pas entendues. Je veux que vous sachiez
que j’ai été élevée en me faisant dire que chaque membre de la communauté noire,
qu’il soit apparenté à moi ou non, fait partie de ma famille. C’est pourquoi je suis à vos
côtés dans votre lutte. Nous vous aimons, et je vous appuie à 100 p. 100. Je suis avec
vous.
Mary-Louise McCarthy-Brandt :
La vie des Noirs compte VRAIMENT. C’est extrêmement important de rester ferme
dans votre vérité et de savoir, si vous avez l’impression d’être victime de discrimination,
ou encore si vous êtes victime de racisme, que votre corps sache que vous avez votre
propre force dans votre ADN; et qu’il n’est pas nécessaire de livrer chaque combat,
mais que vous devez être fier de qui vous êtes, tenir bon et savoir que votre vie compte
VRAIMENT.
Lenisha Dymond :
Je pense que c’est vraiment difficile. Chaque personne est un individu différent, mais
nous ne l’acceptons pas dans la société. Combien de temps s’est-il écoulé depuis la
lutte pour les droits civiques? Nous n’y sommes pas encore, et nous n’y arriverons pas
de sitôt, car ce sera la réalité pour un certain temps. Mais si vous êtes fier de qui vous
êtes, alors c’est TOUT ce qui compte. Vous devez vous accrocher solidement à cela.
Rosalie Soutar :
Restez forts. Dites ce que vous pensez. Et dites-le bien. Réglez le problème quand
quelque chose vous rend mal à l’aise, ou quand quelqu’un dit quelque chose. Nous ne
pouvons pas continuer à sourire et à passer notre chemin. Nous devons dire : « Vous
savez quoi? Ça m’a rendu mal à l’aise. » C’est ce que nous devons commencer à faire.
Je ne suis pas une minorité. Je ne veux pas être la case à cocher de personne.
June Carty :
Je suis la cinquième génération de Howe, et notre propriété d’origine est sur l’avenue
Highland; on a donné à une rue le nom de notre famille, la rue Howe… Notre famille
avait son propre cimetière sur cette propriété… L’endroit que j’habite maintenant depuis
70 ans se trouve à peine à un mille ou deux de mon lieu de naissance. Je ne
changerais pas grand-chose dans ma vie… Je suis tellement reconnaissante d’être née
à Fredericton.
Daniel Leek :
Rendez vos ancêtres fiers. Ils ont livré de nombreux combats et ont enduré beaucoup
pour VOUS afin que vous puissiez bénéficier d’une meilleure vie qu’eux. Donc,
lorsqu’ils veillent sur vous avec leur esprit ou leur ange gardien, rendez-les fiers... C’est
sûr que vous pouvez vous éduquer amplement à partir des compétences de vie, mais il
y a aussi des aspects positifs que vous pouvez acquérir en aspirant à être meilleur, à
être quelque chose que vous pouvez transmettre à la prochaine génération, ou à vos
enfants, et dont ils seront fiers – tout comme les gens qui sont venus avant vous!
Deby Nash :
Donc je dirais ceci à n’importe quelle personne qui a la chance de voir cette exposition :
regardez, écoutez, mais exprimez-vous aussi. Nous voulons vous entendre. Nous
voulons savoir ce que vous avez à dire.